Léonard… Ce bon vieux Léo…
Bien entendu, lorsque l’on commence à réviser ses classiques, il est des
incontournables, et Léonard arrive en bonne place, voire gagnant.
Impossible d’y échapper si l’on ne vient pas droit d’une autre planète.
Léonard le Mythe, Léonard l’Érudit, Léonard le Penseur, l’Inventeur, le
Génie. Certes.
Mais enfin ceci est surtout véhiculé par l’imaginaire populaire, les médias,
les scénaristes et autres écrivains..
Et moi qu’est-ce que j’en retiens de tout ça?
Allez on se lance, je vous fais la leçon. Non, ne commencez pas à bailler
tout de suite!
L’Italie. La Toscane plus précisément.
Imaginez…
Cette région lombarde à l’époque essentiellement occupée par la campagne,
les pâtres et leurs moutons.
En 1452, l’urbanisation est loin d’avoir débuté ses ravages.
C’est dans cette ville près de Florence que Léonard de Vinci né du troussage
d’une paysanne par le seigneur local, Messer Piero Fruosino di Antonio Da
Vinci.
Malgré son statut de bâtard, Lionardo est élevé par son père au château
comme un enfant légitime et reçoit une éducation digne d’un noble. Manque de chance, il n’est pas doué pour les études.
Il est nul en latin, arithmétique, a une orthographe déplorable et en plus
est … gaucher. Il les accumule.
En fait nous sommes loin de l’universitaire de nos légendes.
Par contre il est doué pour le dessin.
Son père inquiet pour son avenir montre certains de ses crayonnages à son
ami, le peintre Verrochio, afin de savoir si celui-ci accepterait de le
prendre en apprentissage. Verrochio le trouve particulièrement doué et le
prend dans son atelier.
C’est ainsi que Léonard passe la première année de son jeune apprentissage
au service du maître et des autres apprentis à nettoyer les pinceaux et
diverses basses besognes.
On dit que c’est a ce moment qu’il commence à pratiquer l’écriture
spéculaire, certainement pour tromper son ennui.
Dans cet atelier, il côtoie d’autres élèves peintres, comme un certain
Botticelli, un autre nommé Le Perugin ou encore Ghirlandaio.
Ce n’est que plus tard, bien plus tard que Verrochio lui enseignera les
bases de la peinture, de la perspective et de la composition.
Mais aussi les fondements en chimie, métallurgie, le travail du cuir, la
céramique, la menuiserie et tant d’autres.
Léonard s’avère si doué qu’il mène son maître, à peine quelques années plus
tard, à rendre les pinceaux bien décidé de ne plus jamais les toucher, dépité
par son propre manque de talent.
Jusque là, l’histoire est assez glorieuse, je vous l’accorde.
Il entre ensuite au service de Ludovic Sforza.
Mais Léonard n’est point un homme endurant, aussi à la moindre
contrariété, à la plus petite critique ou encore difficulté technique,
il rend les armes
et passe à autre chose.
Le Messer dispose
déjà d’un ego fort gonflé. Ainsi plus d’une fois c’est la justice qui le
contraint à terminer les œuvres qui lui ont été commandées.
En dehors de ça, il est vrai qu’il passe sa vie à étudier, tout et parfois
n’importe quoi. Tout l’intéresse, rien n’arrive à rassasier sa curiosité.
Mais ceci a pour conséquence négative que le génie s’éparpille plus qu’il
n’avance. Pour preuve le peu d’oeuvres abouties qu’il nous a laissé. Bien sur
on peut parler de ces nombreux cahiers qu’il nous lègue. Tous, jusqu’au
moindre morceau de papier, considérés comme des ouvres d’art à part entière.
Oui. Mais qu’y a t-il dans ces cahiers? Des notes, des croquis, reflets de
ses pensées, de ses idées, le crayonnage d’un visage, d’une silhouette
croisée dans la rue et dont l’expression a attiré son attention, parfois au
point de la suivre toute une journée et effrayer la personne par son étrange
insistance.
Mais sinon, que trouve t-on dans ces cahiers? Très peu d’idées achevées,
beaucoup de concepts qui ne lui appartiennent pas. En synthèse, si
Léonard a inventé quelque chose, c’est bien le principe de
l’encyclopédie!
Il rencontre bien des gens dans sa vie: Nicholas Machiavel, les Borgia et
j’en passe.
Je passe aussi sur ses ouvres et ses inventions, tout le monde les connaît.
Comment ça non ?
Léonard fini sa vie à Amboise, auprès François 1er qui l’adule alors qu’en
Italie il est supplanté, par Raphael notamment, Michel Ange et d’autres.
Il
a même trouvé le moyen de se faire renvoyer du chantier de la chapelle
Sixtine ou on a estimé qu’il n’est pas à la hauteur de sa réputation. Ce
que l’histoire nous dit moins, c’est qu’il s’est fait virer à cause de
sa relation avec les Medicis, ennemis jurés de la papauté. Et quand
c’est pas pauté c’est…
J’arrête.
Que dire d’autre sur ce cher Léonard?
Qu’il n’a bien sur pas eu droit à sa part d’héritage au décès de son père.
Seuls ses dix frères et sœurs légitimes en ont bénéficié. Logique pour un
bâtard. Son oncle, lui, a estimé que c’était injuste et a fait de lui son
légataire universel. Brave homme. Il n’a cependant pas pensé que l’avidité
des frères et sœurs de Léonard les pousseraient à dénoncer le testament en
justice et lancer pour se faire une procédure interminable. Oui, c’est pas
joli de la part de la famille, mais qui a dit que le monde est toujours
beau, hein ?
A part ça?
Bien… Il est, excusez moi du terme, pédé comme un foc, mais c’est de
notoriété publique. Il n’y a qu’a voir la tête de la Jonconda: Homme? Femme? On se demande encore !
Ses deux assistants, Salai et Francesco Melzi, font aussi office d’amants
dévoués à son service durant plus de trente ans.
Il est certainement pédophile aussi.
Son
intérêt “artistique” pour les jeunes garçons n’est plus à démontrer.
Mais la notion de pédophilie n’existait pas à la Renaissance, personne
ne trouvait à redire à cet “innocent” intérêt visant à apprendre la
vie à un jeune garçon.
Comment sait-on tout ceci?
Singulièrement, car il est pris un jour en
flagrant délit de débauche accompagné de trois autres jeunes hommes. Il est
mis en procès et ne doit son salut qu’a l’influence et l’amitié des Sforza
et des Medicis. CQFD.
De Vinci est végétarien, toujours en avance sur son temps. Non point par
vocation nutritionnelle, mais simplement parce qu’il aime tellement la
nature que l’idée d’en dévorer ses représentants lui est insupportable. Il
achète souvent des oiseaux en cage pour le simple plaisir de les relâcher.
C’est t’y pas meugnon ?
En bref, Léonard est peintre, scientifique, ingénieur, inventeur,
anatomiste, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète,
philosophe et écrivain. Cela peut paraître impressionnant. Mais si l’on
replace les choses dans leur contexte, on casse un peu le mythe.
Car les artistes de l’époque sont pratiquement tous logés à cette même
enseigne pluridisciplinaire. Les artistes de l’époque sont avant tout des
savants et des érudits.
Alors, cela voudrait dire que les artistes de la Renaissance étaient bien
plus intelligents que nous ne le sommes? Que nenni!
Simplement, n’oublions pas que l’étendue des connaissances scientifiques de
l’époque était bien maigre au regard de nos acquis contemporains. C’est très
certainement ce qui explique l’existence d’une telle pluralité .
En résumé:
Léonard de Vinci, artiste homosexuel de la Renaissance Italienne, homme
brillant certes mais de la à crier au génie…
Considéré comme l’un des plus beaux hommes de son époque, grand touche à tout mais qui ne finit rien.
A mon sens il doit surtout son aura actuelle au nombre considérable de ses
écrits retrouvés. Pensez: près de trois mille cahiers… Tout de même!
Certes bien peu en comparaison des quinze mille estimés.
Voila.
Je m’arrête là non ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire